Et de deux ! François Hollande a été formel : "Je n'aurai pas autour de moi à l'Elysée des personnes jugées et condamnées". Mais François Hollande ne tient jamais parole, c'est bien connu.
Sa première action a été de nommer premier ministre Jean-Marc Ayrault, ancien condamné certes réhabilité, mais ancien condamné. Mais admettons encore l'argument de la réhabilitation, et que Hollande avait vraiment besoin de lui pour conduire le pays, admettons.
Voici qu'hier Arnaud Montebourg a été jugé et condamné. Il a été condamné mercredi par le tribunal de grande instance de Paris pour avoir publiquement injurié en 2011 les anciens membres de la direction de SeaFrance. Il devra payer un euro de dommage et intérêts et 3000 euros de frais de justice.
Logiquement Arnaud de Montebourg devrait quitter le gouvernement. Il n'en sera rien. François Hollande a bien sûr esquivé le problème en laissant Jean-Marc Ayrault s'en charger. Et la solidarité entre anciens condamnés a joué immédiatement: "Toute condamnation qui disqualifierait un responsable politique pour des actes contraires aux valeurs de la République conduirait à l’exclure du gouvernement [...] Aucun membre du gouvernement n’est aujourd’hui dans ce cas de figure."
En langage politique cela veut dire : Arnaud Montebourg restera au gouvernement. Vous comprenez bien, une condamnation à un euro c'est une petite condamnation. Pas grave tout ça. Et insulter publiquement n'est pas contraire aux valeurs de la République. Remarquez qu'il y a eu des précédents impunis dans ce registre. On se souvient assez d'un "casse toi pauv'con"...
François Hollande a déjà le doigt dans l'engrenage fatal. "Je n'aurai pas autour de moi à l'Elysée des personnes jugées et condamnées". Sauf un peu... sauf pour de petites condamnations. Mais où donc se situe la frontière entre une petite et une grosse condamnation ?