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Réhabilitation de Jean-Marc Ayrault, de quoi s'agit-il ?

La nomination de Jean-Marc Ayrault au poste de premier ministre a beaucoup fait gloser la droite qui a martelé que, pendant sa campagne, François Hollande avait promis de ne jamais nommé une personne qui a été condamnée. Or Jean-Marc Ayrault a été condamné en 1997 pour des faits de favoritisme envers une société.

La gauche fait valoir que Jean-Marc Ayrault a été réhabilité et qu'il n'y a pas à parler de cette condamnation. L'avocat de Jean-Marc Ayrault rappelle qu'évoquer cette condamnation est désormais un délit. Cependant Jean-Marc Ayrault lui-même en parlant et l'article 10 de la Convention européenne des Droits de l'Homme reconnaissant au "public le droit de recevoir des informations", parlons-en un peu.

Car beaucoup de personnes se demandent de quoi il s'agit lorsqu'on qu'on parle de réhabilitation. Jean-Marc Ayrault était-il innocent et injustement condamné dans cette affaire ?

Non. Jean-Marc Ayrault a bien été condamné, et comme il n'a pas fait appel de cette condamnation, un mécanisme judiciaire automatique fait que, 10 ans plus tard, le condamné est réhabilité ce qui signifie que le délit et la condamnation sont effacés de son casier judiciaire. Un peu comme monsieur tout le monde qui récupère des points de permis.

A très peu de choses près, cette condamnation aurait pu ne jamais être effacée d'ailleurs. En effet, la loi du 5 mars 2008. contre la récidive ne rend plus automatique l'effacement bulletin numéro 1 du casier judiciaire. Mais cette loi n'est entrée en vigueur que le 7 mars 2008, et Jean-Marc Ayrault a bien un casier judiciaire effacé, donc vierge.

Cependant si on peut effacer les casiers, on ne peut effacer les mémoires. Et vraiment, il y a de quoi se demander si le choix de Jean-Marc Ayrault est pertinent. Pour François Hollande c'est une nomination qui récompense un fidèle et qui lui assure le confort et le soutien de son premier ministre. Ayrault sera sans doute le Fillon de Hollande. Pour la population, dans l'opinion, pour son premier acte, et non des moindres, puisqu'il s'agit de la nomination d'un premier ministre, François Hollande a renié une promesse. Décidément la gauche reste mal à droite.