Gros rebondissement dans le feuilleton de l'été, qui pourrait bien démarrer sa saison 2 pendant les vacances d'hiver. Même si le mot complot n'est pas prononcé, c'est bien que ça qu'il s'agit. William Taylor, un des avocats de DSK parle "d'une entreprise délibérée destinée à le détruire politiquement", et s'appuie pour cela sur un article publié par un journaliste d'investigation américain, Edward Jay Epstein, dans The New York Review of Books. L'article est en anglais bien évidemment, et s'intitule "Qu'est-il vraiment arrivé à Dominique Strauss-Kahn ?". Morceaux choisis ... et troublants.
Il y a d'abord la question du smartphone de DSK, un BlackBerry, qui aurait été piraté. DSK est en averti par une de ses amies qui travaille comme documentaliste au siège parisien de l'UMP. Celle-ci lui a envoyé un message le matin de l'affaire du Sofitel, pour le prévenir "qu'au moins un de ces e-mails privés récemment envoyés depuis son BlackBerry à son épouse, Anne Sinclair, avait été lu dans les bureaux de l'UMP à Paris." Alors DSK appelle sa femme pendant 6 minutes, pour lui dire qu'il "a un gros problème" (avec son téléphone), et il insiste pour qu'elle contacte Stéphane Fouks, patron de l'agence Euro RSCG, et pilote depuis quatre ans de la stratégie de communication de DSK en vue de la présidentielle de 2012. Il demande à "faire examiner le BlackBerry et l'iPad par un expert", dès son retour à Paris.
Ensuite, il y a Nafissatou Diallo qui entre dans la chambre de DSK ce qui est anormal comme le rappelle le journaliste : "En temps normal, rappelle le journaliste de la New York Review of Books, le personnel n'entre pas dans une chambre pour la nettoyer tant que le client s'y trouve".
Ensuite, il y a la fameuse suite 2820, voisine de celle de DSK. Nafissatou Diallo y entre avant et après son "entrevue" avec DSK. Pourquoi ? Le journaliste dit : " Y avait-il quelqu'un dans la chambre 2820 en dehors de Nafissatou Diallo avant et après sa rencontre avec DSK ? Si oui, qui étaient-ils et que faisaient-ils là ; et pourquoi, dans tous les cas, Diallo a-t-elle nié qu'elle s'était rendue dans la chambre ?".
Image : The New York Review of Books
Ensuite il y a la déconnexion du BlackBerry de DSK et la désactivation de la géolocalisation. Toujours d'après Edward Epstein : "Si on excepte la possibilité d'un accident, pour qu'un téléphone soit mis hors service de cette façon, il faut, selon un expert légal, une connaissance technique du fonctionnement du BlackBerry". Ce BlackBerry, DSK ne l'aurait pas "oublié" à l'hôtel, comme on l'a dit. Dans le taxi qui le mène à l'aéroport, il se rend compte que cet appareil qu'il compte faire expertiser a disparu. Et cet appareil n'a jamais été retrouvé.
Et enfin, il y a cette scène curieuse, visionnée par Edward Epstein sur les enregistrements des caméras de sécurité du Sofitel. Brian Yearwood, ingénieur en chef du Sofitel, et un homme dont l'identité n'est pas connue pour l'instant, mais qui est l'homme qui a accompagné Nafissatou Diallo jusqu'au PC sécurité de l'hôtel, se livrent à une curieuse démonstration de joie. Ils se congratulent, frappent dans leurs mains et se lancent dans "ce qui ressemble à une extraordinaire danse de fête qui dure trois minutes". Pourquoi ?
Suite au prochain épisode :-)