Casse-toi... l'expression est de plus en plus à la mode. Ségolène Royal l'a constaté à ses dépends lors d'un meeting à la Paillade, un quartier populaire de Montpellier. La salle avait été chauffée, avant l'arrivé de Ségolène, par le leader associatif des quartiers, et organisateur de la visite, Brahim Abbou, qui a vanté "cette France métissée".
Mais voilà que la France métissée leur a causé quelques ennuis. Des femmes voilées entourées de quelques autres manifestants, se sont mises à crier "Ségolène casse-toi, La Paillade n'est pas à toi".
Ségolène Royal qui est ouvertement opposée aux femmes voilées, a dit après le meeting ne pas vouloir " laisser le champ libre à des intégristes qui n'ont pas leur place dans la République française s'ils se comportent comme cela. La République française, c'est la liberté, la fraternité, l'égalité [...] Ce qui les embête en effet, c'est que je puisse venir dans les quartiers populaires, y être bien accueillie par les associations parce qu'ils voudraient que la République laisse à l'abandon ces quartiers et qu'ils puissent y faire la loi [...] ces gens ne feront pas la loi dans les quartiers de la République francaise".
Faire la loi... voilà sans doute le fond du problème. Qui fait la loi ? Les chinois des temps anciens disaient que si les dirigeants se comportaient de façon droite, alors il n'y aurait pas besoin de légiférer, car le peuple se comporterait de façon droite, à l'exemple de ses dirigeants.
C'est sans doute un peu beaucoup utopique, mais il y a aussi du bon sens là-dedans. Car après tout quand un président dit publiquement à une personne du peuple, à un de ses contribuables, au service duquel il est normalement en tant qu'élu, "casse-toi pauvre con" et quand un ministre qui, à tort ou à raison, veut quitter une interview, le fait disant "je me casse", faut-il s'étonner que des personnes des quartiers populaires disent à un politique: "casse-toi" ? Non, il ne font que suivre un exemple...