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Démantèlement de camps roms : moi président de la République je ne respecte pas mes engagements

Dans son discours sécuritaire du 30 juillet 2010, Nicolas Sarkozy, avec toute la délicatesse qu'on lui connaît, avait stigmatisé les comportements de "certains parmi les gens du voyage et les Roms". Indignation à gauche. Aujourd'hui la gauche est au pouvoir, que fait-elle ?

D'après ce que j'ai vu au journal télévisé de France 2 hier, le gouvernement s'apprête à démanteler des camps roms, en premier lieu celui de Vaulx-en-Velin, près de Lyon, car le tribunal a demandé l'expulsion de plusieurs familles à partir de ce lundi. Ainsi, d'après le reportage de France 2, les roms de ces camps vivent dans l'inquiétude, et se sont déjà préparés au démantèlement en préparant des paquets contenant le strict essentiel qu'il espèrent pouvoir emporter avec eux lors de l'opération.  

Manuel Valls avait d'ailleurs prévenu on ne peut plus clairement juillet : "Je ne peux pas admettre [...] que dans ces campements, qui accueillent parfois des centaines de personnes dans la chaleur de l'été, il y ait des problèmes sanitaires insupportables [...] Chaque fois qu'il y a une décision de justice, chaque fois que les propriétaires de ces terrains, qui sont souvent des collectivités territoriales, en font la demande, il y aura ces démantèlements. C'est une politique à la fois ferme et respectueuse du droit"

Par ce billet, je ne veux pas nier que les camps roms ne posent pas de problèmes ni faire de l'angélisme. Pas du tout. Je ne discute pas non plus du bien fondé de la décision de justice. Cependant on peut se demander si, une fois les camps démantelés, ceux qui les occupaient n'auront pas de problèmes sanitaires insupportables "ailleurs" ? Quel ailleurs au fait ?

Puisque Manuel Valls parle de droit, parlons un peu des droits de l'homme et de l'engagement de François Hollande en ce domaine. Moi candidat à la présidence, j'ai été très clair : "Les mesures discriminatoires à l'encontre des populations Roms, citoyens Européens, devront être abolies." Comprendre : voyez comme je ne suis pas comme le candidat Sarkozy. Et pour faire bonne mesure, j'avais précisé : "Je souhaite que, lorsqu’un campement insalubre est démantelé, des solutions alternatives soient proposées. On ne peut pas continuer à accepter que des familles soient chassées d’un endroit sans solution. Cela les conduit à s’installer ailleurs, dans des conditions qui ne sont pas meilleures."

Aujourd'hui des camps roms sont près d'être démantelés, et aucune solution alternative n'est prévue.