Vous l'avez appris la semaine dernière PSA va fermer son usine d'Aulnay, 3000 emplois 8000 emplois seront au total touchés dans le groupe, par le plan global qui a été annoncé. Sans parler de la sous-traitance qui sera impactée. Hier dans son interview du 14 juillet, François Hollande a été interrogé sur ce sujet. Malheureusement, au sujet de cet interview, les medias se sont beaucoup fait l'écho des questions à propos de l'affaire Valérie Tweetervéleur, et pas suffisamment de l'affaire PSA. Du moins l'affaire n'a-t-elle pas été approfondie.
Hier, lors de cet interview, nous avons vu un président grand expert dans l'art de botter en touche. Même lorsqu'il a été questionné au sujet de l'équipe de France de football ! :-) Les 8000 salariés n'ont sans doute pas beaucoup apprécié cet art de l'esquive, menacés qu'ils sont de se retrouver sur la touche..
A propos de PSA, notre président a dit qu'il connaissait parfaitement le dossier, puis immédiatement après, il a annoncé qu'il nommerait un expert. Notez les contradiction. C'est expert ne se mettre au travail qu'à la fin du moins à précisé Hollande. Bien sûr, rien ne presse, les salariés de PSA peuvent attendre.
Plusieurs fois Hollande a été question très clairement : " le site d'Aulnay, il va fermer oui ou non". A chaque fois il a esquivé la question. Pas de réponse claire et franche. Seulement un "le plan n'est pas acceptable en l'état". Des mots évasifs sur la compétitivité...
Ce qui n'est pas acceptable de l'Etat, (et pour le coup des journalistes qui ont occulté le sujet), c'est que, par la voix de Hollande, il nous fasse comprendre, ou plutôt croire, qu'il ne peut pas intervenir comme cela dans les affaires de PSA.
Cependant, quand il le veut, l'Etat peut. Savez-vous que l'Iran est le deuxième marché pour PSA, juste derrière le marché français ? Savez-vous que ce marché c'est 450 000 véhicules vendus par an ? Savez vous que PSA se voit contrait participer à l'embargo contre l'Iran et du coup n'y vend plus rien, même pas de pièce détachées ? "Cette décision n'a pas été prise pour répondre à des pressions de GM, jure PSA. Nous faisons face à une situation géopolitique compliquée et les sanctions mises en place, notamment vis-à-vis des banques, ne nous permettent plus de garantir le financement de nos activités sur place." Savez-vous que sans cet embargo, PSA aurait annoncé non pas 1 619 000 véhicules vendus au 1er semestre mais plus de 1 800 000, soit le même niveau que celui de l'année dernière (1 860 000) qui, a été un des meilleur cru de l'histoire de PSA ?
Vous ne le saviez pas ? Dans l'ensemble les médias se gardent assez de le dire. Et notre président, qui en bottant en touche en permanence a déjà fait aveu d'impuissance devant la situation de PSA et les emplois qui vont être supprimés, s'est lui aussi bien gardé de le dire.