Qui, au mois de mai, sortira des urnes comme un diable surgit hors de sa boîte ? On ne sait pas. Mais on peut se dire qu'on sait déjà qu'il ne sera pas un modèle de vertu. Il a souvent été reproché à Nicolas Sarkozy "d'arranger" les choses. François Hollande sait le faire lui aussi. Preuve avec une vidéo ressortie des archives, à l'occasion de la campagne électorale, par le site 24heuresactu. Site qui est, il faut le dire, très à droite.
Si les intentions derrière cette exhumation sont bien claires, la vidéo exhumée ne manque pas d'intérêt pour autant. Cette vidéo, qui date de 2009, raconte une histoire qui remonte à 1997 lors du congrès de Brest du Parti Socialiste. François Hollande voulait gonfler ses scores d'accession.
Melanchon: "Et donc je rencontre Hollande et je lui dis moi c'est fini, tu fais ton truc tout seul, tu te mets le score que tu veux parce que moi je ne participe pas à ton truc".
Hollande: "Oh allez, tu ne vas pas discréditer le parti ! Je sais bien que tu aimes ce parti, tu ne vas pas le salir. Tu reconnaît que tu as perdu. [...] Bon alors comment on arrange ça ?"
Gonflé Hollande... Il veut magouiller, mais si on le ne suit pas, c'est discréditer le parti. Bien sûr pour lui, magouiller, ce n'est pas discréditer le parti... Arranger non plus...
Mélenchon : "On l'a arrangé comme on dit, lui 85 (%) moi 15 (%). Alors lui, il avait plus que sa motion au congrès et moi plus que la mienne, on s'est quittés bons amis en s'embrassant sur les joues. Evidemment un accord avec Hollande ou rien, c'est pareil, il ne tient jamais parole"
Remarquez au passage que si Mélenchon tire sur Hollande, il marche quand même dans la magouille. Il ne vaut donc pas mieux que l'autre.
Mélenchon : "Non seulement il ne tient pas parole, mais il met plus de 15 jours à annoncer les résultats précis, ce qui est quand même le signe de quelque chose qui ne tourne pas rond, et il me donne un score inférieur à ma motion, ce qui est littéralement impossible".
Le journaliste : "Pourquoi à votre avis"
Mélenchon : "Comme ça, par jeu. C'est un homme qui aime jouer et ça l'a amusé de me voir humilié, de me voir fou de rage, ça le distrayait. Bon, dans son cas, il s'agit d'un vice de cynique. Je lui ai dit que je ne lui pardonnerai jamais, vous voyez en effet je ne lui pardonne pas"
Depuis la sortie de cette vidéo, Mélenchon a confirmé : "Je ne l'accuse pas, je dis ce qui était : il trichait comme un arracheur de dents".
Alors qui sortira des urnes en mai 2012 ? Un tout petit bonhomme...
