Le travail et le stress qu'il induit n'a pas de secret pour Luc Ferry, ancien ministre de l'Education Nationale, à en croire ce qu'il écrit dans une tribune libre sur le figaro.fr et qui débute par cette phrase "Au soleil, à la montagne ou à la mer, les vacances sont par excellence le moment où la recherche du bonheur est à l’ordre du jour". Le travail, ca fait souffrir, explique notre philosophe en s'appuyant sur l'étymologie du terme : tripalium, une roue traversée de trois pieux (palus) auxquels on attachait les criminels au Moyen Âge avant de les torturer. Notre homme s'est documenté sur la question de la peine au travail et ressort ceci de différentes enquêtes : "le sentiment de stress au travail s’est considérablement aggravé au fil des vingt dernières années et que seuls 23 % des employés seraient prêts, chez nous, à travailler davantage pour aider leur entreprise, contre 58 % en moyenne dans le reste de l’Europe!"
Pas très convaincant le billet de Luc Ferry sur le stress au travail... Rappelez-vous l'année dernière, il était au cœur d'une polémique qui a révélé que de 1997 à 2011 il a touché un salaire mensuel net de professeur d'université (4499,44 euros par mois) sans donner le moindre cours et le plus légalement du monde, les différents ministres de l'Enseignement Supérieur lui ayant accordé une dispense "en raison des charges qui lui était confiées par ailleurs". Pour l'année scolaire 2010/2011 pas de dispense, Valérie Pécresse la lui ayant refusée. Mais notre homme ne va pas faire cours pour autant. On parle alors de lui faire rembourser son salaire de l'année. Puis finalement un arrangement est trouvé : il sera quitte de ses 192 heures statutaires de l'année s'il donne 24 heures de cours en juin. Bel arrangement, chacun sachant que les cours en fac se font plutôt rares au mois de juin. 24 heures de cours qui ne seront jamais donénes, et un salaire qui sera finalement remboursé par Matignon. C'est-à-dire par le contribuable, c'est-à-dire vous et moi qui travaillez. Puis en août 2011, soi-disant écoeuré par cette polémique, il décide de faire valoir ses droits à la retraite. Il a 60 ans. Lui part à 60 ans, au moment où vous l'on vous dit que vous devrez attendre au moins vos 62 ans si tout va bien, et ceci bien que théoriquement il lui manque une année puisqu'il n'a pas travaillé cette année scolaire 2010/2011 et qu'il n'avait pas de "dispense".
Luc Ferry, l'homme dispensé de travailler et retraité qui glose sur le stress au travail, ça laisse pantois. C'est même franchement indécent. Non l'homme n'est pas vraiment qualifié. Par contre en recherche du bonheur, il est meilleur. Quand on part en vacances ne dit-on pas souvent "je vais prendre le ferry" ? Quant à ses trois pieux : grasse matinée, bonne sieste et paisible nuit.