Dans l'affaire Florange, les journaux écrivent volontiers qu'Arnaud Montenbourg a été désavoué. Mais si l'on prend ne serait-ce que deux minutes de recul, c'est bien plus que ça. Bien pire, surtout.
Pour une fois qu'un ministre essaie de faire quelque chose... Ces derniers jours, nous avons vu Arnaud Montebourg mouiller sa chemise, pardon, sa marinière, dans l'affaire Florange. Il aurait trouvé dit-il "un repreneur sérieux" et les négociations semblant difficiles, il a brandi la menace d'une nationalisation du site. Menace qui semble quand même d'un autre âge, mais reconnaissons à Arnaud Montebourg qu'il a tenté de faire quelque chose. Apparemment ça change les habitudes et ça déstabilise...
Car que voit-on après ? Un premier ministre qui le désavoue. Ah mais alors ça veut dire qu'Arnaud Montebourg a agit de sa seule initiative. Qu'il n'y a pas eu de concertation au sein du gouvernement pour une affaire si importante. Voilà qui est curieux...
Que voit-on après ? Se sentant désavoué, Arnaud Montebourd brandit la menace de sa démission lors d'un entretien avec François Hollande. "Je lui ai dit que si rien n'était fait avant ce soir [comprendre samedi 1 décembre] pour réparer les dégâts sur cette question de nationalisation, je ne resterai pas au gouvernement, et la dislocation va commencer. Il m'a demandé de n'en rien faire [...] Ce n'était pas une question personnelle. Derrière ce dossier, il y a des gens".
Pour ce qui est de la dernière phrase, en effet derrière cette affaire il y a des gens. On dirait que Montebourg est le seul y penser ce qui semble à son honneur. Mais le voilà qui menace, à lui tout seul, le président de la République d'une dislocation du gouvernement. Voilà qui est curieux.
Et François Hollande cède à la pression. Selon Libération, l'Elysée "a passé son samedi à éviter la rupture". Un président qui cède à la menace d'un ministre voilà qui est curieux. Moi qui croyait que dans l'expression Chef de l'Etat, il y avait le mot chef...
Pour apaiser son ministre, l'Elysée décide alors de demander à Matignon de publier un communiquer vantant l'action d'Arnaud Montebourg. A 15 heures, les services du Premier ministre s'exécute. Et donc Ayrault est désavoué. Un président qui désavoue son premier ministre qui a désavoué son ministre, voilà qui est curieux.
Finalement Arnaud Montebourg reste au gouvernement et Jean-Marc Ayrault aussi. Tout le monde a désavoué tout le monde, mais c'est pas grave...
Mais qu'est-ce que c'est que cette façon de gouverner, qu'est-ce que c'est que ce cirque ?
Commentaires
Très forts les gars, ils arrivent à faire oublier les délires de l'UMP. Ca n'est pas donné à tout le monde ça :-)
Les technocrates tu leur donnes le Sahara, dans 5 ans faut qu'ils achètent leur sable ailleurs -- Coluche