Edward Epstein est le journaliste d'investigation qui a enquêté sur l'affaire DSK au Sofitel. Il dit y avoir passé de nombreux mois. Dans un article publié vendredi dans The New York Review of Book (voit lien ci-dessous Affaire DSK : le retour de la thèse du complot), il explique que pour lui il y a eu machination contre DSK.
Dans une interview qu'il a accordée à Europe1 samedi, il persiste dans sa théorie. Il dit "Ça ressemble beaucoup à une affaire politique, mais je n’en ai pas la certitude [...] Si c’est une affaire politique, c’est une affaire politique française. Je pense que ça vient de Paris. Ça peut venir de l’UMP, ça peut venir des services secrets, ça peut même venir de quelqu’un qui s’intéressait aux activités du FMI. Et tous cas je pense que Dominique Strauss-Kahn était sous surveillance, et qu’il y a bien eu machination"
"La chose la plus étrange que j'ai vu de mes propres yeux, ce sont les images de vidéosurveillance de l'hôtel, j'ai tout vu scène par scène". Telle est du moins la traduction donnée par le journaliste, Epstein parle en anglais, naturellement. Mais si on traduit plus littéralement, ça donne "La chose la plus perturbante que j'ai vu de mes propres yeux, ce sont les image de vidéosurveillance de l'hôtel. J'ai tout vu, image par image".
Il continue : "la femme de chambre semblait complètement laissée pour compte dans le couloir de l’hôtel. Personne ne se souciait de lui apporter un soutien médical. Il n’y avait que quelques personnes qui lui parlaient, en essayant à mon avis de lui dire ce qu’il fallait qu’elle dise ou pas. [...] Et après, à 12h32 précise, quand ils ont eu le feu vert pour appeler la police, ça m’a beaucoup surpris de voir deux hommes s’applaudir, se sauter dans les bras, comme si ils avaient réussi une bonne opération. Je pense vraiment que c’était une opération menée contre DSK".
La seule chose qui est bizarre dans cette théorie, à mon avis, est le brief de dernière minute de Nafissatou Diallo. "Ce qu'elle devait dire ou pas". Si l'opération a été préparée, elle devait le savoir. Ou alors elle a une toute petite tête et les organisateurs se sont sentis obligés delui rappeler des fondamentaux.
Puisque Paris est pointé du doigt par Epstein, Paris a cru bon de s'exprimer par la voix de Claude Guéant. "C'est un phantasme" a-t-il commenté. Pour une formule maladroite, s'en est une, qui ressemble à un aveu : le phantasme de la femme de chambre ? :-)